Dolphin : interface immersive pour réseaux sociaux

Lors de la dernière édition du salon international de la réalité virtuelle, Laval Virtual, j’ai eu l’occasion de découvrir un projet commun d’Orange et de Polymorph : Dolphin.

« Dolphin est une nouvelle interface immersive en trois dimensions reposant sur une base d’applications sociales. A la différence de ses congénères, elle s’adosse à des réseaux 2.0 existants, qu’elle enrichit grâce à un service de communication synchrone et de partage de contenus, pour une expérience utilisateur inédite« .

Il y a pour le moment deux façons de tester la version Alpha de Dolphin, la première en version « autonome », la seconde sous la forme d’une application Facebook. Cette deuxième option vous permet d’avoir vos amis Facebook et de pouvoir les inviter dans, et depuis Dolphin. Lors d’une discussion sur le salon, je me suis laissé entendre dire que la solution devrait s’ouvrir à d’autres réseaux sociaux tel que LinkedIn. Affaire à suivre.



L’environnement

Le style graphique de Dolphin est très cartoon. L’environnement se constitue de « room » ou « place » et on se télétransporte de l’une à l’autre d’un simple clic. A la première connexion, on se trouve sur l’île « stonehenge » et y on découvre le tutorial sous forme de six panneaux informatifs. Il n’y a pour le moment que deux espaces publics disponibles : « stonehenge » et « papier ».


Une fois connecté, chaque avatar peut créer son propre espace numérique, et ainsi accueillir ses amis. Là encore, les environnements disponibles pour créer sa propre « room » sont restreints, mais nous ne sommes qu’en version alpha. De plus, si certaines rooms comme « papier » apparaissent relativement fermées, d’autres environnement permettent un peu plus de liberté de déplacement.

Au-delà du simple fait d’inviter vos amis dans votre « chez vous », vous pouvez le personnaliser avec une liste d’objets. En cliquant sur « Personnaliser » à partir du menu « Mon espace », vous pouvez ajouter dans votre espace personnel trois types d’objets :

  • des objets 3D de décoration (statiques) : chaises, table, …
  • des objets liés à Facebook : boîte aux lettres, panneau photo 
  • des objets 3D avec des propriétés spéciales : téléphone, tableau blanc, radio pour écouter vos web radio OCG, écran télé pour diffuser des web TV OCG, …

Il est ensuite possible d’éditer ses objets en les déplaçant ou en modifiant les contenus ou les flux. 
Les autres avatars ont la possibilité de laisser des commentaires ou même de vous envoyer un email.

L’interface

L’interface de Dolphin est épuré. On y trouve :

  • une barre supérieure d’options à partir de laquelle il est possible de personnaliser « Mon personnage », « Mes amis », « Mon espace », « Mes jeux » et de gérer la « Teletransportation »
  • une barre latérale située sur la droite de l’écran qui permet de gérer la caméra (vous pouvez également la gérer avec « alt »)
  • une barre de chat, des options d’animation pour l’avatar (kiss, joke, danse, etc.)
  • un inventaire (il y a initialement deux objets, malheureusement je n’ai pas réussi à m’en servir)

La personnalisation de l’avatar reste pour le moment basique (visage, yeux, coiffe, etc.), mais je tenais à indiquer que le port d’ailes permet de voler, en appuyant successivement sur la barre d’espace.

Impression générale

Les déplacements et les animations de l’avatar restent basiques, mais on a bien compris que l’intérêt de cette solution ne se situait pas sur ces points spécifiques. Néanmoins, la gestion de la caméra se révèle quelque fois fastidieuse, parfois par manque de visibilité, parfois par conflit avec la scrollbar de la fenêtre web.

L’impression générale est bonne, et contrairement à Vivaty Scenes qui repose sur le même concept, Dolphin a l’avantage de fonctionner ! Reste à voir si la recette prend, car je reste toujours perplexe face à ce genre de solution qui ne propose réellement pas de valeur ajoutée à la simple reformulation d’un espace numérique « plat » en un environnement en trois dimensions.

Alors que j’allais clore ce billet, un avatar au langage peu compréhensible d’un point de vue grammatical, beaucoup moins équivoque d’un point de vue sémantique… me lança des invectives… Rien de bien blessant, mais une question me vint alors. Les mondes virtuels, nous le savons, sont particulièrement sectorisés en fonction de l’age des utilisateurs.

Or, et c’est certainement ce qui fait la force de vente de Dolphin, Facebook touche une tranche d’ages particulièrement large.  Ce métissage de générations est intéressant, mais chacun, s’il peut en être spectateur, gère néanmoins ses contacts, ses amis, ses visites en fonction des restrictions qu’il décide d’établir ou non, donc de ses choix. Il sera donc intéressant de voir comment les avatars vont investir et s’approprier les zones publiques, où les âges vont se croiser au travers des intérêts et incompréhensions conjointes.

Présentation de Dolphin : http://www.orange-innovation.tv